Lundi 8 août 2011 à 2:47

Mon frère est un grand rebelle de la vie. Il veut désormais un piercing dans le cartilage. Il a eu la gentillesse de nous prévenir. Nos conseils, de toute manière, il s'en "bat les reins" (magnifique expression). Quelle désinvolture, quelle jeunesse ! Des envies de meurtre. Monsieur est un indépendant, rien ne l'arrête. Moi, je me cantonne à ce que les gens peuvent penser de moi. On est certainement aussi pathétique l'un que l'autre. Ha, la fratrie d'imbéciles. 

 
*


Aujourd'hui, j'ai à nouveau envie d'un amour-qui-fait-mal ; un de ceux qui vous prend à la gorge, vous fait pleurer et cracher vos tripes sur une page blanche. Un de ceux, oui, qui vous donne l'inspiration  et la rage d'exister. Je veux me cogner à ces angoisses, lui jeter des silences, finir par l'assassiner à coup de vocabulaire. L'oeil hagard, désemparé, extinction en trois actes. Point virgule, entre vie et mort. Je dessinerai un pont frissonnant, tangente démente entre nos mondes, qui s'affaissera tôt ou tard - à nos risques et périls. Tes doigts gelés qui glissent hors de ma main moite. 

Heure du décès : 2h47. 

 


 
"Mon amour est partie
 Elle a jeté mon âme à bouffer au néant me laissant le coeur vide"
Damien Saez ~ Putain vous m'aurez plus

Vendredi 5 août 2011 à 16:53

Les ragots courent rapidement dans nos villes de campagne. Chaque seconde semble parfois employée à tenter de savoir ce que le voisin a fait de ses dernières vacances, de ses dernières payes. "On s'en fiche, non ?" demande-t-on naïvement. On reçoit un regard noir en retour. Non, c'est tout un monde. 


Les quais de Seine filent derrière la fenêtre taguée du bus. A la recherche d'un sens, encore une fois. Sur le Pont Neuf, on s'arrête un instant pour contempler le ciel pastel qui embrasse un paysage vaporeux. Une belle lumière sur Mirabeau. Comme une aurore boréale, les myriades de roses et de jaunes se mêlent pour offrir une parfaite illusion ; la vie est belle.


 
 
Icare était un idiot ; mais un idiot heureux.
Greeeen ~ BE FREE 

Jeudi 4 août 2011 à 18:48

Les heures passent et les préparatifs semblent de plus en plus difficiles. Comme si plus le départ s'approchait et plus mon karma s'effritait. Après l'administratif et le passeport, la banque. Mais bien sûr, chère banquière, je vais passer à Lille signer UN foutu papier qui me permettrait d'avoir un virement permanent à l'étranger gratuit. Je sens que demain, à la BNP, ça va rigoler. Surtout que la banquière sur laquelle je vais tomber sera alsacienne, avec l'accent et le barda. Le plaisir ! 

Au fin fond de la vallée du Rhin, le temps s'écoule lentement. On va déjeuner, on va bouquiner, on s'endort sur une page à moitié lue, on dîne, on regarde les informations, on écrit une lettre, on se couche. Le soleil est certes au rendez-vous, mais pas grand-chose à en faire. A un point où j'ai finalement ouvert la Nouvelle histoire du Japon et je suis en train de la ficher. L'ère Yayoi est tout à fait intéressante, la Jômon également. J'avance lentement au sein des histoires de chefferie dont je ne soupçonnais même pas l'existence, tout en écoutant les accords méditerranéens de TarO&JirO. Et naturellement, je médite à la prochaine horreur qui va m'arriver (en dehors du moustique qui me harcèle la nuit). 

Emeline est au Japon. Maurine vient de repartir pour Hong-Kong. Yuka est rentrée, tout comme Yuichi et Yuma. Bientôt Typhaine s'envolera aussi. Le monde entier est-il au Japon en ce moment ? Il y a de quoi se poser des questions. En attendant, la vie à Guebwiller me semble bien fade. Peut-être est-ce aussi dû au fait que je me projette beaucoup dans ce qui est à venir, dans une ville qui ne dort que si peu, après avoir vécu quatre ans de Paris. Mais je me rends compte à quel point je suis heureuse d'avoir pu déménager, rencontrer de nouvelles personnes. Quelque part, il y a quelque chose d'effrayant à voir qu'Alise sort avec Olivier et qu'Inès est avec François. Les mêmes personnes, toujours, dans un cercle de connaissances qui ne changent pas. "Il y a 3 Ferrari à Guebwiller : monsieur X, monsieur Y et... monsieur Z. Et d'ailleurs, machine devrait peut-être penser à tondre sa pelouse, c'est plus possible !" Mh, non, décidément.
Paris, Tokyo, Londres, Berlin, Bruxelles. Ma vie dans les grandes villes, émerveillée par le béton et le néon.



 
Parce que finalement les Japonais nous surprendront toujours. 
TarO&JirO ~ Silent Siren (Live @ Japan Expo)

 

Vendredi 22 juillet 2011 à 16:32

Que peut un dieu sans croyant ?


Les heures sont parfois longues. Assise sous un abri-bus, je me demande pourquoi les vieilles personnes s'évertuent à se lever tôt le matin, alors qu'elles n'ont rien à faire. Peut-être que c'est l'angoisse de ce temps restant, finalement. Une envie de rentabiliser le peu qu'il reste ? Ou juste une sale manie ? Le tout reste un mystère.

Ipod en mode aléatoire : 嵐,Ai Otsuka, Radwimps, いきものがかり, Bump of Chicken, Funky Monkey Babys. Il ne reste plus grand-chose d'européen, je crois. Un peu de Saez, quelques notes des Feeling, le début d'American Boy. Même Placebo a perdu sa place ; déchéance. Ils s'y retrouveront certainement une fois là-bas, quand je serai lassée de toutes ces japo-niaiseries et que j'aurai une envie de Debout sur le Zinc.

Assez de l'administratif. J'ai juste envie de passer ces satanées 11h d'avion et d'attérir dans la chaleur étouffante d'Osaka, voyant l'océan se rapprocher par transparence, sous l'aile d'acier. Tout me semble si proche mais en même temps si lointain. Wanna go. Go, go, go.

 

Lundi 18 juillet 2011 à 0:26

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