maboroshi

Sortir acheter trois clous et quelques vis, une pause au milieu des tableaux excel et des 205 élèves français de l'association. "Non mais vous comprenez, c'est quand même chiant, un copain." "Ah, si tu continues comme ça, tu vas finir comme moi, à être mieux seul. Peut-être que j'aurais dû me marier à l'époque. Mais je ne regrette pas non plus de ne pas m'être marié." Mais oui, mon cher, tu es très bien célibataire, fantasme des quelques stagiaires passant d'un mois à l'autre à l'association. Il faut bien que quelque chose soit juste sur cette terre. 
Manger une glace sur le retour en discutant de vin et de bière. "Tu as du mal à manger en marchant ? Désolé, j'aurais dû m'en rendre compte plus tôt." "Non, non, tout va bien." Ai-je donc l'air si bête ? C'est juste que la glace au chocolat est trois fois plus dure que celle au rhum-raison (ラム．レーズン, on ne se pose pas de questions) et que je mange plus lentement. 

C'est un instant étrange. J'ai les mains froides et chaud dans le dos. A chaque sourire qu'il m'adresse, j'ai un petit pincement au coeur. On pourrait finir par se dire que oui, être en couple avec quelqu'un comme lui, ça doit être chouette. Mais peut-être qu'alors son odeur de linge propre, ses Converses tachées et ses mouvements de cheveux seraient moins intéressants. Sans parler de son air de petit panda quand il ponce une planche, assis sur son derrière, les cheveux en bataille. 
Ce soir, j'aurais pu être une post-ado amourachée d'un professeur au regard pétillant. Mais non. On se vieillit. Maintenant, il ne reste que ce petit clin d'oeil à ce qu'on a été.
 

C'était bien d'être amoureuse, finalement.





 

Parce que "Shune", il est beau.

On pourrait aller danser toute la nuit. On enfilera les shots et on rira à gorge déployée. Un peu pour oublier, un peu pour profiter. 

Je continue de lire ce cher Semprun qui danse et qui danse dans les salons parisiens, après avoir vécu la mort et en être revenu, les yeux hagards, la rage au coeur. George, dis-moi, cette vie a-t-elle un sens ? M. répondrait que non. Mais lui s'est réconcilié avec cette idée ; moi, je la boude. Je la repousse d'un coup de coude, lui adresse un regard noir. Il faut bien cacher ses angoisses comme on peut. 


Alors oui, allons danser, pour oublier l'espace d'une nuit que nos chemins incertains ne nous mènent peut-être nulle part. 


 

「死ぬことが出口」
Radwimps ~ DA DA DA

 Pourquoi Dieu aurait-il créé le monde à la va vite ?



Sept jours ; une idiotie. 

 本当、ラッドって素敵だよね。ぐるぐると音楽がなり続く。私も素敵な恋をしたいな。泣いて、笑って、愛し合って…けれどこんなに簡単なもんでもないんだよね。キマグレン☆ロマンチックだよ、これ。やっぱり、一人って寂しいよ。そばに誰かがいてほしい。わがままばっかでごめんなさい。

 

「君があまりにもきれいに泣くから、僕は思わず横で笑ったよ。
すると君もつられて笑うから、僕はうれしくて泣く、泣く。」

「だれもはしっこで泣かないようにと
君は地球を丸くしたんだろう？」

Mon départ se rapproche. J'ai hâte. Je goûte un air de Japon dans une association qui tourbillonne, où les gens rient à chaque coin de couloir et où je me sens, comme d'habitude, en bonne half, un peu à côté de la plaque. Il faudrait que j'arrête d'avoir sans cesse peur de ce fichu regard des gens. La vie serait plus simple si j'arrivais à la vivre, très certainement. Mais je suis toujours dans mes petits chaussons, à tenter de ne briser aucun oeuf alors que je pèse un quintal. C'est moche, tout ça. J'aimerais bien faire 50kg, entrer dans un 36 et faire tourner la tête à ce cher K. Ce serait amusant. Bonjour, je fais ce que je veux de votre coeur et puis... je m'en vais, allez ! Mais je doute d'en sortir grandie ; on ne changera pas son mètre 60. La vie depuis le fond des buissons, ça a son charme. En attendant, Radwimps & Ikimono Gakari. Ca tourne à fond dans des écouteurs qui me rappellent un peu trop mes anciennes amours. Il faudra tout changer d'ici peu. Ma playlist me le fait bien comprendre, de toute manière. Il n'y a presque plus de français, à peine un peu d'anglais. Il ne reste finalement grand-chose qui me dise de rester ici. De tout coeur à Tokyo. J'ai hâte d'être sous ces nouveaux néons, pour voir si je peux y briller un peu. Paris, c'est trop éblouissant. 


 

Un jour, j'aurai envie d'aller danser. 
Radwimps ~ Futarigoto

 

 Se débarrasser des derniers regrets. Il faut parfois passer par des phases de deuil. On pense un instant que ce n'est pas nécessaire, qu'on a déjà eu le temps de s'y préparer, mais rien n'est aussi simple, apparemment. Mais il faut le dire, une fois que la période est passée, on se sent plus léger. Personnellement, je suis encore en plein dedans. Je ne sais pas s'il existe une différence fondamentale homme/femme en ce qui concerne les sentiments, mais peut-être ben que oui. 


Les quais de Seine défilent. Je suis une imperturbable amoureuse de la rive gauche. Tour Eiffel, Pont Alexandre III, Invalides et autres. On suit du regard les berges qui s'éloignent, passent les souvenirs, et le soleil se couche. La vie serait belle sur Paris, alors que mon coeur est déjà à 10 000km d'ici. Je sais que tout ceci me manquera bien vite. D'ici novembre, je pleurerai sur une photo ou une autre, en espérant pouvoir rentrer bientôt. Mais non, il ne faut pas se laisser abattre. Devenir une femme plus fort, ce serait tout un programme. 
Mais je me suis rendu compte que c'est peut-être un faux objectif. Quel intérêt à devenir plus fort et à éloigner les autres de soi, si c'est pour finir seul ? Il faudrait simplement apprendre à s'ouvrir à un degré acceptable et vivable. Mais qui nous apprendra la limite entre ce qu'on peut supporter seul et ce qu'on peut partager ?


 

Il y a des jours où on se sent mi-figue, mi-raison. En bref, pas la pêche. 
Nanamusica ~ Kanata